Visite et surprise (pas forcément bonne...) [Jason]

Avez-vous déjà eu le sentiment d’avoir fait une grosse erreur dans votre vie et de vouloir la corriger ? C’est mon cas. Et, depuis quelques jours, l’opportunité de la corriger m’est apparue. En effet, lors de mes études, j’avais eu une relation « libre » avec Naomi Burden, une jolie camarade étudiante. Et, comme un idiot, j’avais abusé de cette liberté en fricotant avec nulle autre que sa soeur… Cet acte avait rendu Naomi furieuse, et elle m’avait alors rejeté, me considérant presque comme mort.
Mais voilà, grâce à internet et les réseaux sociaux, j’avais appris que Naomi était venue vivre et travailler à New York, dans une agence immobilière de la ville. J’avais donc décidé de reprendre contact avec elle. Malheureusement, l’approche directe avait totalement échoué. J’avais donc décidé de tenter ma chance de façon plus rusée. J’avais contacté son agence, donnant un nom inventé. J’avais pris rendez-vous dans un des appartements qu’elle gérait, pour le visiter.

Vêtu d’un costume, je pris le métro à travers Manhattan pour aller de Wall Street à Central Park. J’entrais dans l’immeuble, et allais à l’appartement en question. Je sonnais, et on m’ouvrit la porte. Je restais quelques instants immobile et silencieux, admirant la jeune femme face à moi. Elle allait immédiatement savoir que c’était un stratagème de ma part pour la revoir… Je dis alors :

-Bonjour. Je suis venu visiter l’appartement pour James Wilson… Excusez-moi, mais… Vous êtes Naomi Burden ?

J’espérais avoir un peu changé pour qu’elle ne me reconnaisse pas immédiatement… J'allais jouer un rôle, au début du moins, pour éviter de me retrouver avec une main dans la tronche et une porte claquée au nez...

Bon, apparemment, je n’ai pas changé. Naomi a mis 2 secondes pour me reconnaître. Elle commença d’ailleurs à m’engueuler comme du poisson pourri quand une voisine ouvrit sa porte, sûrement pour voir ce qu’il en était. Naomi me saisit alors par la veste et m’attira à l’intérieur de l’appartement, avant de refermer la porte derrière moi. Elle me dit alors qu’en tant que client, j’aurais le droit à une visite de l’appartement, mais que je n’avais rien à attendre de plus. Elle commença alors à décrire les lieux, me présentant les pièces. Je soupirais et la suivis, essayant de garder mon regard droit, sans trop vagabonder sur son corps que je désirais énormément et que je n’avais pas vu depuis un an…

On arriva dans la cuisine et, tandis que Naomi continue de se montrer sèche à mon égard, se contentant de la visite pure et dure, je lui saisis le bras, la forçant à s’arrêter de marcher. J’essayais de la faire se tourner vers moi, et je dis alors, d’une voix qui se voulait aimable :

-Naomi, écoute-moi… Je suis désolé d’avoir dû user de ce stratagème, mais… Je dois te parler. Je n’espère pas que tu me pardonnes, encore moins qu’on redevienne amis… Mais… Je te dois quelque chose… La vérité sur ce qui s’est passé ce soir-là. Je te promets que je ne te mentirai pas.

Je la lâchais, me demandant ce qu’elle allait faire. Si elle m’ignorait, j’allais devoir chercher une autre stratégie. Mais je voulais avant toute chose lui donner des explications. J’étais certes coupable d’avoir eu une relation avec sa sœur, mais elle ne connaissait pas le fin mot de l’histoire… Et je voulais qu’elle le sache… Car après tout, j’avais eu des sentiments pour elle… De l’affection… Et j’étais convaincu qu’elle aussi avait ressenti quelque chose pour moi…
Je regardais autour de moi, admirant la pièce pendant quelques instants. C’était un appartement de grand standing. Je pouvais me le permettre, mais il était bien trop grand pour un célibataire comme moi…

Quand je demandais à Naomi de m’écouter pour lui dire la vérité, elle me dit que la situation était difficile et que je ne devais pas en rajouter. Elle commença par me demander si je comptais lui servir des excuses bidons. Elle me menaça également d’appeler la police pour se plaindre de harcèlement. Je la regardais alors, un peu surpris de la menace. Elle me dit alors de dire ce que j’avais à dire, qu’on en finisse. Je soupirais, soulagé d’avoir cette opportunité. Je lui dis alors :

-J’avoue, j’ai ma part de culpabilité dans ce qui s’est passé. J’aurais dû faire passer notre proximité avant le reste… Mais voilà, ce soir-là, ta soeur est venue me voir dans ma chambre, en lingerie. J’ai commencé par lui dire qu’elle s’était sûrement trompée de chambre, mais elle a dit que non. Elle m’a alors dit qu’elle avait eu envie de moi pendant tout le séjour. Au début, je lui ai dit que je ne voulais pas, par respect pour toi… Mais elle m’a dit qu’elle t’avait demandé avant de venir, et que tu étais OK avec ça…

Je sentais mes joues rougir. J’étais honteux de parler de ça avec Naomi. Et en plus, j’accusais sa soeur de m’avoir séduit, et je disais n’être qu’une victime. Je continuais en disant :

-Tu es arrivée quelques minutes après qu’elle se soit glissée dans mon lit. Et, euh… Elle en est sortie quelques instants après que tu aies quitté la chambre… J’ai regretté ça pendant tout ce temps… Je ne voulais pas te blesser…

Je baissais les yeux, me sentant ridicule. Naomi allait certainement se foutre de moi. Je décidais alors de la laisser :

-Je ne vais pas te déranger plus longtemps, dans ce cas, Naomi… Je vais y aller, et… J’appellerai l’agence pour leur dire que tu as été professionnelle, mais que j’ai finalement changé d’avis et que je ne vais pas déménager…

Naomi se tenait toujours debout face à Jason, les bras croisés avec son index de la main droite tapotant son coude, un signe manifeste d'impatience. Elle écoutait néanmoins attentivement l'histoire de son ex. Jason n'assumait rien comme n'importe quel autre homme. A ses dires, tout était de la faute de la sœur de Naomi.

Elle connaissait suffisamment sa sœur pour savoir que ce scénario avait toutes les chances d'être véridique. Mais Jason avait franchi la limite même s'il avait été manipulé par sa garce de sœur. A la limite, Naomi aurait préféré que son ex lui dise: «j'ai couché avec ta sœur parce que j'en avait envie et qu'elle m'avait allumé comme une vraie nymphomane, on a pris notre pied mais c'était juste un coup sans lendemain, comme on avait tous les deux l'habitude de le faire avec nos partenaires de sex, que ce soit ta sœur était juste un détail ...»

Naomi lui aurait certainement sauter à la gorge ou tenter de lui arracher les yeux, mais au moins, cela aurait été plus net. Mais elle savait aussi que Jason était un homme doux et honnête et que finalement,c'était sa manière à lui d'être sincère. Puis, Naomi devait tenir compte de tout son stratagème et de son énergie qu'avait déployé Jason pour avoir une chance de lui donner une explication même confuse. Encore une preuve pensa t-elle, après tout, de sa sincérité et de sa loyauté.

-Écoute Jason, je veux bien comprendre que tu as été piégé par ma sœur, mais le mal est fait. Je pourrais jamais ôter de ma tête l'image de vous deux entrain de faire l'amour sous mes yeux.

Naomi sortit une carte de visite et la tendit à son ex.

-Voici ma carte avec mon numéro privé. Appelle moi la semaine prochaine, on dinera ensemble, dans une ambiance plus sereine, on discutera de l'avenir de chacun comme des amis et plus comme des amants.

Alors que je m’attendais à ce qu’elle me crie dessus ou qu’elle me dise de dégager, elle se contenta de me dire que le mal était fait, et qu’elle ne pourrait jamais ôter de son esprit l’image de moi et sa sœur en train de coucher ensemble. Je rougis un peu et hochais la tête. J’informais ensuite la belle demoiselle de mon attention de me retirer de la vente, vu qu’après tout, je n’avais pas besoin d’un nouvel appartement. Elle répliqua en me tendant une carte de visite. Je la pris, me demandant ce qu’il y avait dessus. Elle me dit alors que c’était son numéro privé. Elle me demanda alors de l’appeler la semaine prochaine, pour qu’on aille dîner ensemble, entre amis. C’était inespéré…
Je restais immobile, quelques secondes, scrutant la carte. Puis, je la rangeais dans mon portefeuille, avant de dire, avec un sourire un peu plus détendu :

-C’est bien plus que ce que j’espérais en venant ici, pour te dire la vérité, Naomi. A ce moment-là, je t’appelle la semaine prochaine. Je connais un restaurant que tu vas adorer.

Après tout, au bout de plusieurs années à se fréquenter, j’avais appris à connaître ses goûts. Je m’approchais ensuite d’elle, lui tendant la main. Je ne savais pas trop si elle m’autoriserait à l’embrasser sur la joue… Une fois qu’on s’est dit au revoir, je quittais l’appartement, et repris le chemin du travail. La semaine à venir allait être longue…



[Suite à venir]